• oh transports !

    Si le cycle de Doha, lancé il y a dix ans par l’OMC, finit plus ou moins en eau de boudin, préparant la voie à une régionalisation accrue et, pour ainsi dire, dédoublée

    ( de l’APEC à l’Alsace), le 15 décembre a tout de même été signée une « amélioration »  de l’accord sur les marchés publics de 1996 qui ouvre à la concurrence de nouveaux secteurs. Comme résumé, dans un inimitable jargon, sur le site de l’OMC : « Les marchandises sont en principe visées (par exemple, médicaments, machines et produits associés, combustibles et produits pétroliers et textiles), sauf indication contraire.  En outre, une large gamme de services, y compris les services de construction, sont ouverts à la concurrence internationale, notamment: l'infrastructure de transport, comme les autoroutes, les ports et les aéroports; les services de télécommunication; les services informatiques et services connexes; les services financiers;  et les services de conseil en gestion et services connexes. » Si les signataires actuels de l’accord restent principalement les pays les plus avancés (USA, U.E, Japon mais aussi la Corée et Taiwan), la Chine et sept autres pays émergents sont en passe d’adhérer.

    Les vagues de privatisation annoncée, sous l’égide de l’austérité, en Europe  correspondent  grosso modo à cette énième étape de libéralisation : Aéroports

    (France, Danemark, Espagne), compagnies et société de contrôle aériens (Portugal, Irlande, Grande-bretagne), autoroutes (Espagne), chemins de fer (Belgique, Portugal, Grèce), infrastructures portuaires (Grèce) et poste (Grande-Bretagne, Belgique).  Remarquons que ce sont dans ce secteur du transport qu’ont eu lieues quelques luttes parmi les plus spectaculaires de cette dernière décennie (Grèves surprises à la veille des départs en vacances à Heathrow en 2003 et à El prat-Barcelone en 2006, grève à la Deutsche-Bahn en 2007, etc.) et que se maintient une combativité (Cf. le psychodrame actuel autour de la grève des agents de sécurité dans les aéroports français) liée à l’effet de levier offert par la dépendance généralisée aux flux[1].

     La « grande circulation » (qui « embrasse toute la période depuis le moment où le capital sort du procès de production jusqu’au moment où il y retourne » Marx Grundrisse) se trouve donc régulièrement « bloquée » par les conflits provenants de sa propre « petite circulation» (qui « est continue et se déroule en même temps que le procès de production : elle porte sur la partie payée en salaire et échangée contre la force de travail. » ibid.) Et « prise en otage » au milieu de tout ça, la reproduction générale (Fret et loisir), encombrée dans ses largeurs et largesses, qui se rétracte et s’étonne de retrouver sa crise dans son échappatoire. Comme le montre l’accord signé à l’OMC, on en est pourtant qu’au début…

     

     



    [1] Rappelons qu’au-delà de la rengaine des « faux-frais » ou des fonctions « formelles » et « réelles » (la polyvalence est passée  par là),  la plupart (si ce n’est les vigiles, du moins tous les autres) des travailleurs de l’industrie des transports  ( qui« se distingue en ce qu’elle apparaît comme la continuation d’un procès de production à l’intérieur du procès de circulation et pour lui. » Capital Livre II) sont « productifs » au plein sens du terme (de plus-value), et ce, d’autant plus dans le cadre d’une organisation de l’exploitation où la production est « subordonnée » à la circulation. 


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