• Entre lieux commun et tables de loi, le sujet est, pour ainsi dire, cerné. Avec son retour au premier plan, il appelle pourtant autre chose que le constat statistique ou la redite orthodoxe. Les quelques pas de côté autour des enjeux passés, présents et à venir de la paupérisation que nous publierons, seront une contribution à ce nécessaire dépoussièrage.

    Ce "work in progress" comportera 5 chapitres :

    -Brefs aller-retours sur Marx

    -De Bernstein à Mattick : destin d'un pronostic

    -"Abondance de dépossessions" : l'autre paupérisation

    -Aléas de courbes (Philips, Kuznets, Rostow)

    -De la paupérisation à la révolution ?


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    « Les deux questions centrales pour l’Europe sont maintenant quel niveau de crise sera nécessaire pour que la France prenne le taureau de la réforme par les cornes et si une telle crise surviendra alors que l’Italie et l’Espagne sont toujours vulnérables (actuellement) ou déjà du bon côté de la berge (2013 ou 2014 ?). »

    (« Two key questions for Europe are now how much of a crisis it may take until France grasps the nettle of reform, and wether such a crisis may come while Italy and Spain are still vulnerable (now) or already on the safe side (2013 or 2014 ?).”)

      Holger Schmieding, chef économiste de la Berenger Bank (cité par James Saft in La panique sur la dette s’estompe, mais le péril persiste IHT 04/04)

    Le rapport des économistes de cette banque allemande, qui classe la france 15e sur 17 dans la zone euro pour les progrès dans l’ajustement économique, souhaite ouvertement une dégradation de note souveraine à l’issue des élections pour « forcer le pays à se réformer».  Ainsi, comme tout le monde s’en doutait, le résultat de la mascarade est déjà donné : « (…) quel que soit le vainqueur de l’élection, il a de bonnes chances de devenir le Gerhard Schroder français. » (Ibid cité dans Le Monde 04/04). Schroder ou Thatcher, de l’isoloir au laminoir il n’y a qu’un pas.

    Avec la controverse actuelle sur le remboursement de certains créanciers privés de la Grèce et l’accentuation de la pression sur l’Espagne, ce rapport ne tient plus de la prospective mais de l’évidence : la crise de la dette comme dispositif offensif du capital a bien sûr vocation à s’étendre et s’intensifier (entre autre par l’effet « en retour » de l’affaiblissement d’un des principaux garant des fonds de secours).

    Et derrière la question du « niveau nécessaire » de crise, il n’y a que celle du degré de combativité rencontrée, avec comme éventuel joker stratégique la sortie d’un ou deux pays de la zone euro.

    Le cours prévu, par ses promoteurs, de cette nouvelle étape de  restructuration c’est le cours « globalement prévisible » de la lutte de classes.  La «résistance », comme aime à bramer Mélenchon, n’apparaît en effet plus que comme le moment lui aussi nécessaire d’un « no deal » qui, d’une certaine manière, prend au mot trois décennies d'incantations  syndicales : « le seul droit des travailleurs qui vaille est celui d’avoir un travail. » (dixit récemment un ministre espagnol). De la défense à la défensive, le roll back se poursuit, mais plus radicalement puisqu’il retourne les limites d’un cycle de luttes « inabouti » (du fait, notamment, de la séparation étanche maintenue entre révolte désabusée des périphéries et «batailles », perdues d’avance, « pour la sauvegarde de l’emploi et des acquis » cf. la rengaine ouvrière : « on est pas des voyous »). 

    Certes, dans l’accompagnement protestataire à venir, le « réformisme sans réforme » (Troploin) aura du mal à rejouer son impossibilité, maintenant que l’entre-deux auquel il était adossé se dérobe et qu’on le prive de ses dernières illusions

    (surtout celle, centrale pour sa « base militante », d’opposer l’Etat au capital).

    Mais, à proclamer que l’obsolescence des bonnes intentions laisse le champ libre à l’insurrection, on risque fort d’enquiller les vœux pieux : les débordements ne s’émancipent pas magiquement du contenu et du contenant. C’est dans leur crise que nous nous situons et, douteuses prévisions de météorologie historique (« gris sur gris » ou « aurore, qui,  en un éclair, etc.. ») mises a part, ce « problème » fait partie de la solution.

     

     

    A part ça : à partir de la semaine prochaine, ce blog reprend ses activités normales avec une série de textes sur la paupérisation.

     


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